Les sophismes de Non à No Billag

Chaque campagne politique offre (et ce pour chacun des camps) l’opportunité de se plonger dans le catalogue des sophismes. La campagne NoBillag ne fait pas exception à la règle. Ce qui suit n’est ni un argumentaire ni un contre-argumentaire, mais se borne à lister – de manière affreusement non exhaustive – les sophismes les plus courants dont les opposants nous abreuvent pour éluder le débat sur la question posée, en l’occurrence le financement des médias, en le faisant bifurquer sur d’autres aspects ou en le traitant avec des raisonnements trompeurs. 

topelement

Faux dilemme 

« Les médias, soit on les finance par l’État, soit ils disparaissent. »

« Un désert de radios et de télévisions, voilà le paysage médiatique romand si l’initiative No Billag devait être acceptée. » (non-nobillag.ch)

« Seule la redevance permet de garantir une couverture médiatique. »

On ne peut savoir précisément ce qu’il adviendra des télévisions et radios publiques si le financement devait se faire par voie volontaire plutôt que par voie autoritaire.

Ce qui est en revanche certain, c’est que d’autres possibilités peuvent et doivent être considérées, comme une autre source de financement, une réorganisation des services, etc. Une vision manichéenne du type « hors de l’État, point de salut » n’est que peu crédible et est une insulte au génie humain.

La voie du milieu (argumentum ad temperantiam)

Au-delà de la pétition, Nathalie Rickli milite aussi pour une fin programmée de la société suisse de perception des redevances. «Billag coûte trop cher. Il suffirait de percevoir les redevances par le biais des impôts.» (interview de Nathalie Rickli)

« La redevance coûtera bientôt 1 chf par jour. Ce n’est pas cher. »

Cette « voie du milieu » vient du fait que les opposants n’ont pas compris la motivation des initiants. L’initiative attaque frontalement le mode de perception de la redevance ; elle ne dit rien ni sur le montant, ni sur la perception de l’impôt par une société privée.

Comme les opposants pensent que l’initiative est mise sur pied à cause d’un prix supposément élevé (CHF 451), ils proposent une voie du milieu à 1 CHF par jour au lieu de, mécaniquement, 0 CHF.

Cela est habile et permet d’éluder la problématique du mode de financement, qui est le coeur du problème. Au passage, cela fait mentir Doris Leuthard, qui disait à qui voulait bien l’entendre que le prix de la redevance n’est pas un prix politique.

Théorie des dominos, ou pente savonneuse

« Si l’initiative passe, les radios et télévisions se verront amputer d’une (grosse) part de leur budget et disparaîtront. 13’500 emplois passeront à la trappe, la production suisse disparaîtrait, de même que la culture. La démocratie et la cohésion nationale seraient menacées. »

« Si on paie ce que l’on consomme, alors on va vers une suppression du service public. Et si l’on paie ce que l’on consomme, pourquoi payer des impôts pour des choses que je ne consomme pas ! »

Il n’y a plus que l’invasion des sauterelles et le changement de l’eau en sang qui manquent à ce tableau catastrophiste, où une cascade de conséquences toutes plus graves les unes que les autres s’enchaîneraient à un rythme effréné, sans démonstration d’un lien de cause à effet valable.

D’autres sophismes interviennent, mais dans cette chaîne rien ne laisse penser que nous vivrons dans un monde aussi sombre que les opposants le laissent penser.

La démocratie et la cohésion nationale ne sont pas indubitablement concomitantes à la redevance et intrinsèquement liées à cet impôt.  J’irais même plus loin en affirmant qu’aucune loi et qu’aucun prélèvement obligatoire ne peut favoriser un sentiment humain. Une taxe, même si elle est redistribuée à d’autres dans le besoin, n’est jamais solidaire : la solidarité implique une notion de volontariat. De même, ce n’est pas en devant payer votre télévision que je suis plus en cohésion avec vous.

L’homme de paille

« Les initiants ne veulent pas de médias financés par le public : il sont contre les médias de qualité et s’attachent à détruire la démocratie. »

Déformer les propos des initiants en tordant leurs arguments en un argument plus facilement réfutable est quelque chose que nous rencontrons beaucoup dans ce débat. Il est souvent sujet d’attaque à la démocratie, alors qu’il n’en est absolument pas question pour les initiants.

Fausse piste (ignoratio elenchi)

« Il y a tant de choses qui sont plus importantes que de régler le problème de la redevance. »

On tente par ce biais d’aborder un autre sujet, que l’on présente en lien avec le sujet originel. Ainsi, on amènera les personnes à éluder le sujet qui les intéressait pour les forcer à répondre sur un autre : par exemple le chômage dans le pays, que l’on mettra en lien avec le chômage pré-supposément induit si l’initiative passe.

Répétition (argumentum ad nauseam)

Qui n’a pas vu cette avalanche de petites vidéos martelant la dangerosité de l’initiative ? Ou ces phrases choc dans les débats radiophoniques ou dans les journaux ? Aucun argument crédible, aucune argumentation étoffée : simplement un sentiment de peur que l’on tente d’instiller à coup de répétitions.

Recours à la peur, recours aux émotions, chiffon rouge et argumentum ad consequentiam 

« La redevance est indispensable à la culture/à la cohésion nationale/à la démocratie. »

« Nous n’avons pas de plan B. »

« Si l’initiative passe, il y aura des conséquences terribles. »

La tactique est simple et efficace : elle fait appel aux émotions négatives (peur, colère). On s’attache à faire peur, à énerver l’opinion publique afin de nuire à la capacité de raisonnement. Cela oblige souvent le contradicteur à devoir se

Ad populum

« Le peuple est attaché au service public et pense qu’il est indispensable. »

Le peuple en tant que groupe homogène n’existe pas, à moins de nier l’individu et ses particularismes.

Ceci posé, une croyance (en l’occurrence le service public) n’est pas vraie parce qu’elle est partagée, même largement. Une croyance majoritaire n’est pas une preuve d’une assertion ; l’accepter n’est que du conformisme.

Au surplus, si le peuple est si attaché que cela au service public, les radios et télévisions n’ont pas de souci à se faire. Au contraire, si le peuple ne l’est pas, ces mêmes radios et télévisions n’ont aucune raison d’exister en l’état.

Déshonneur par association et argumentum ad lazarum

« L’initiative est bonne pour les gros médias privés, qui feraient du profit. »

« Le milliardaire Blocher soutient l’initiative, ce qui montre qu’elle est mauvaise. »

Il s’agit de réfuter un argument simplement parce que des personnes jugées « déshonorantes » ou « mauvaises » le partagent.

Imaginez si, en plus, la personne tant honnie est riche : la raison du plus pauvre est souvent la meilleure quand on touche au mythe de l' »intérêt public ».

Opposition de principe

« L’initiative est irréfléchie et extrême. »

Forcément, ceux qui ne sont pas d’accord ont tort et ne sont pas capables de raisonner « bien comme il faut ». De cette prémisse, découlent de nombreux contre-arguments des opposants, indiquant au choix que les initiants n’ont pas réfléchi, qu’ils font des suppositions évidemment erronées et qu’ils ont des raisonnements « absurdes » et « ultralibéraux » (sic).

Argumentum ad personam (attaque personnelle) et politique de la terre brûlée

On ne présente bien sûr plus ce sophisme, tant il est malheureusement répandu.

Rejeter les arguments en attaquant la personne qui les profère est facile et courant, mais est une tactique de faibles.
Nous entendons régulièrement que cette initiative est invalide car provenant d’un « quarteron de jeunes libertariens », ou de « jeunes naïfs », ou de « jeunes ultralibéraux » (sic), ou de « jeunes vieillards », ou de gens « égoïstes », voire des appellations plus colorées.

Bien entendu, un argument ne fonde pas sa véracité sur les qualités, sur les défauts, sur l’histoire ou sur l’orientation de celui qui les profère, surtout s’il s’agit d’attaques gratuites.

Remarquons que certains, à court d’argumentation, tournent le débat au ridicule et dénigrent allègrement le sujet même du débat en plus d’insulter les contradicteurs.

Recours à l’autorité (ad verecundiam)

« Les cinéastes Ursula Meier, Jean-Stéphane Bron, le rappeur Stress, l’humoriste Brigitte Rosset, le musicien Stephan Eicher font partie de 5000 personnalités qui ont signé un appel mettant en garde contre la suppression de la SSR. » (Le Temps, 07.01.18)

Nous voyons un peu partout sur les réseaux sociaux, des artistes ou des sportifs donner leur avis sur de courtes vidéos ou de brefs textes. Les artistes arguent que NoBillag = NoCulture, les sportifs que NoBillag = NoSport.

Si ces assertions sont fausses et sujettes à d’autres sophismes (ad nauseam, ad baculum, théorie des dominos, faux dilemme) ou mensonges, le fait qu’elles soient proférées par des sommités dans leur domaine ne les rend pas plus vraies.

Toutité et pinaillage

Aucune proposition est parfaite, et la perfection n’existe certainement pas dans le monde de la politique. Rejeter l’entier d’un principe (le financement volontaire d’un service dit « public ») parce que la solution proposée comporte des lacunes ou des cas limites est en soit excessif.

Auto-contradiction

« Le public, dans sa grande majorité, apprécie les médias. […] Si les gens doivent payer de manière volontaire, les médias disparaîtraient. »

 

Erreur de définition

Partout il est fait référence au terme « redevance ». Si redevance audiovisuelle est bien l’intitulé de ce prélèvement, il n’a de redevance que le nom.

Il y a en effet 3 types de prélèvements : la redevance, la taxe et l’impôt. Les deux premiers se distinguent du troisième en ce sens qu’ils ne sont prélevés que si l’on consomme le service qui est y associé. Cela implique la notion d’usager. L’impôt est quant à lui dissocié de l’utilisation d’un service, donc d’une contrepartie.

La redevance est un prélèvement non obligatoire payé par l’usager d’un service, alors que la taxe est un prélèvement obligatoire payé par l’usager d’un service déterminé.

La redevance audiovisuelle était un impôt sur le patrimoine, car associé à la détention d’un poste de réception). Le fait que le service était utilisé ou non n’avait aucune espèce d’importance : la redevance audiovisuelle est bien un impôt (voir l’arrêt du 31.05.17 du Tribunal administratif fédéral). Avec la LRTV, la redevance audiovisuelle devient un impôt pro capita. 

Notons qu’il s’agit d’un impôt anticonstitutionnel. Lorsque la Confédération prélève un nouvel impôt fédéral direct, cela doit passer par une modification constitutionnelle, donc par la double majorité des cantons et du peuple. La LRTV, qui proposait un nouvel impôt, n’a été proposée qu’au peuple, sans modification constitutionnelle adéquate (précisons au passage que si l’on prend les résultats par canton, cette modification aurait été refusée).

Les termes « liberté », « bien commun », « service public », « intérêt général », « privé », qui reviennent souvent dans les débats afin de faire écho aux initiants, sont également galvaudés et malmenés au gré des définitions très libres qu’on veut bien leur donner.

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25 commentaires pour Les sophismes de Non à No Billag

  1. Jacques G. dit :

    Il serait intéressant de détailler tous les sophismes eux-même présents dans ce texte que l’auteur utilise pour tenter de décrédibiliser le camp du non. L’homme de paille saute aux yeux à chaque paragraphe a peu près mais c’est loin d’être le seul

  2. Ben G. dit :

    Ou de passer voir la page facebook « Oui à la suppression des redevances Billag » où l’on trouve le mot « privilégié » pour désigner les employés de la SSR, ainsi que des montant de salaire imaginés et totalement faux du style: « Les secrétaires sont payées entre 6000 et 12000 francs! Quelle honte ! ». Lorsque l’on sait que les employés de la SSR sont moins bien payé que dans le privé, ça fout la gerbe.
    Ou encore l’immense mensonge apparu dans le Temps qui dit: « La redevance est intégralement payée aux employés ». CE QUI EST FAUX !
    Bref… Faite un travail sur les sophismes des deux camps. Rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir.

  3. cedricchervaz dit :

    Bien entendu, comme je le dis, les mensonges ou sophismes se trouvent dans tous les camps, y compris dans le mien. Je traitais d’une parties des sophismes des opposants à dessein ; quand on se gargarise d’être dans le camp de l’intérêt public et de savoir ce qui est le meilleur pour le peuple (comme le prétendent certains opposants), je trouvais piquant de verser dans ce genre d’arguments.
    Pour l’article du Temps, il ne disait nullement que TOUS les employés étaient exemptés de cet impôt. A moins qu’il s’agisse d’un article que j’aurais manqué (https://www.letemps.ch/suisse/2018/01/05/employes-ssr-restent-exemptes-redevance).
    Quant au terme « privilège », il ne me paraît pas si usurpé que cela. Qu’une entreprise soit dispensée de se financer par ses seuls services et qu’elle le soit par l’impôt est un privilège en soit.

    • Ben G. dit :

      Il est dit que 2800 employés sont exempté de redevance. Ce qui est faux car elle est payée par l’entreprise selon la convention de travail qui prend en compte les contraintes, les horaires, etc… Je signale que chaque branche de travail ayant une cct à également des avantages particulier. Les employés des CCF par exemple ont droit à l’AG de plsu de 3000.-. Entreprise détenue par l’Etat à plus de 28000 employé. Mais là, personnes ne hurle au scandale… Quand à votre notion de privilégié; en aucun cas, jamais, les initiants ont jugé la SSR, mais ces employés. Hors, ces employés ne le sont pas au vu des montants de leurs salaires, ni des conditions de travail par rapport au privé. « Privilégié » et non pas privilège.
      Voilà le droit de réponse des opposants. https://www.facebook.com/notes/non-%C3%A0-linitiative-no-billag/les-privil%C3%A8ges-des-salari%C3%A9es-de-la-ssr-cette-l%C3%A9gende-urbaine/1992620934313658/

      Merci pour votre disposition et le caractère plus pro de vos articles. Que bafweb (pour donner l’exemple inverse)

    • Philippe O. dit :

      Sauf que dans votre optique, je suis à peu près sûr à 100% que les fonctionnaires sont des affreux privilégiés alors que les députés et autres conseillers nationaux qui siègent au sein des conseils d’administration des grandes entreprises de notre pays (dont, par exemple, le Groupe Mutuel…), sont des honnêtes travailleurs qui touchent une juste rémunération pour leurs fonctions astreignantes…Me trompe-je ? 😉

      • cedricchervaz dit :

        Oui, vous vous trompez sur ce que je pense. Je suis un libéral : je ne pense pas que les politiciens ont un quelconque droit sur nous. Donc un privilège aux politiciens ne me réjouis absolument pas.

  4. Grimaldi Nicole dit :

    Ah, et la fameuse comparaison de service public, qui demande si on veut aussi détruire les routes et les écoles 🙂
    Genre, la télé c’est comme l’école.
    N’importe quel homme sensé sait que la télé c’est pas comme l’école, que c’est pas le même but, et que du coup, il n’est pas évident que ça doit avoir le même statut (service public)

  5. Fred Liechti dit :

    Le plus surprenant dans cette histoire, c’est que les initiants, ultra-libéraux s’il en est, ne soient pas encore suffisamment satisfaits de l’orientation politique actuelle des médias publiques.
    Pourtant, ces médias s’évertuent à longueur d’onde à nous servir la messe néo-libérale.
    Faut croire que cet infléchissement regrettable ne leur est pas encore suffisant.
    Toutes voix discordantes doivent être exclues du débat et le débat ne doit plus exister.
    C’est l’enjeu fondamental de cette votation, la fin des idées et pensées contraires à l’économie
    de marché mondialisée.
    La privatisation généralisée de tous les services publiques sans contrôle démocratique.
    Pour accélérer la fin de l’histoire, on ne peut faire mieux.
    Je vous souhaite un heureux apocalypse.
    La consommation de médias publiques ne m’est plus intellectuellement possible, mais je voterai
    contre l’initiative en espérant un changement encore possible.
    En croyant qu’après avoir atteint le fond de l’abrutissement des masses, on pourrait peut-être
    recommencer à les ré-instruire.

    • cedricchervaz dit :

      Il est toujours amusant de voir quelqu’un regretter un quelconque contrôle démocratique, tout en voulant ré-instruire les masses.
      « Ultra-libéral », « néo-libéral »… allons, soyons sérieux. C’est là du vocabulaire qui ne veut rien dire du tout, uniquement destiné à effrayer la ménagère. Il y a bien peu de libéralisme en Suisse ou dans le monde et il a bien de la peine à se faire entendre dans la soupe sociale-démocrate qui nous est servie à longueur de journée. Il y a sans doute chez vous et chez bien d’autres un problème de vocabulaire ; on pourrait arguer que jouer sur les mots n’est pas important. Mais on pense dans les mots : ils ont donc leur importance. Mise à part quelques timides tentatives, le libéralisme n’existe pas en Suisse.

      • Philippe O. dit :

        Heu…Non vous êtes sérieux là ? Connaissez-vous le droit du travail des Etats qui nous environnent ? (juste un tout petit exemple) Résultat : la Suisse est l’Etat le plus libéral d’Europe (économiquement s’entend) et dans le top 10 mondial (5ème en 2011). Cf http://www.topito.com/top-10-des-pays-les-plus-liberaux-du-monde-en-2011 . Donc vous êtes assez mal renseigné, à moins de partir du principe que nous sommes un îlot au milieu d’un océan de régimes communistes…

      • cedricchervaz dit :

        Je suis effectivement sérieux. Ce n’est pas parce que les autres Etats sont davantages étatistes que nous que nous sommes dans un pays fondamentalement libéral. C’est vrai que nous sommes en général bien classés dans les listes (Where to be born index, indice de liberté, etc.), je ne l’ignore pas. Mais je n’ignore pas non plus ce que libéral veut dire. Notez que ça ne veut pas non plus dire que je considère nos voisins comme d’épouvantables communistes.
        Ce qui me fait dire que nous ne sommes pas dans un pays fondamentalement libéral, c’est la centralisation toujours plus forte de l’Etat fédéral. C’est la prise de stéroïdes ininterrompue des budgets des cantons et de la Confédération. C’est le fait que l’Etat est bien loin de s’occuper de tâches purement régaliennes, dans l’acception minarchiste du terme. C’est le fait que je n’arrive pas à imaginer beaucoup de choses qui ne soit ni régulée, ni taxée.

  6. C. Pochon dit :

    Le « camp du milieu » comme vous l’appelez, n’a jamais « proposé » une redevance à 1chf par jour. C’est une loi que nous avons voté en 2015 et qui va entrer en vigueur en 2019 (avec le fait d’ailleurs que Billag ne sera plus l’organisme qui percevra les sous).
    (L’info est sur le lien en dessous.)
    https://www.bakom.admin.ch/bakom/fr/page-daccueil/l-ofcom/organisation/bases-legales/votations/oui-a-la-revision-de-la-lrtv.html

    C’est bien joli de se dire neutre et de faire des listes, mais encore faudrait-il pour qu’on vous prenne au sérieux, que vous cessiez de raconter des choses erronées et de nous prendre pour des imbéciles.

    • cedricchervaz dit :

      Je parle de « voie du milieu », qui n’est que le nom du sophisme en question. Je dis que nous partons d’un existant, qui est de CHF 451/an ; que les initiants proposent d’abolir la redevance ; que le nouveau prix sera selon toute vraisemblance à « CHF 1 par jour ».
      Tout ce que je dis, c’est que d’avoir un prix plus bas (en coupant la poire même pas en deux), ne rend pas la redevance plus légitime. Leuthard, qui s’est bien battue pour cette loi anticonstitutionnelle, est bien dans le camp des opposants, donc je ne dis rien de foncièrement faux.

      Ensuite, je ne me suis jamais prétendu neutre. Je suis clairement POUR l’initiative, et je ne m’en cache absolument pas, bien au contraire.

      Le reste ne mérite pas de réponse.

  7. Fred Liechti dit :

    Réponse très démonstrative de la sophistique ultra-libérale qui ne veut pas s’assumer comme telle.
    Ce vocable est pourtant encore d’usage pour tous ceux qui ne joue pas avec la sémantique.
    Sinon, merci pour votre leçon de vocabulaire, et de perception politique, mais bien peu pour moi.

    • cedricchervaz dit :

      Vous ne trouverez aucun libéral pour se déclarer « ultra-libéral ». Ce « concept » n’existe pas, pour autant qu’on sache ce que libéral signifie.
      La sémantique, ce ne sont pas les libéraux qui l’ont tordue. Suivants les courants, ils s’appellent minarchistes, anarcho-capitalistes, libertariens, ou simplement libéraux.
      J’assume tout à fait que je veux le moins d’Etat possible ; que je souhaite qu’il soit réduit aux seules tâches régaliennes au pire, et qu’il disparaisse au mieux. Et oui, c’est du libéralisme que de penser cela, et non un fantasmé « ultra-libéralisme ».

      • Philippe O. dit :

        Donc en résumé, vous avez une vision théorique d’une société libérale qui, en soi, n’a existé que dans les manuels et complètement déconnectée des réalités sociales de ce bas monde. Autant dire que je n’aimerais vraiment pas vivre dans une société qui serait le reflet de vos pensées (même si, à titre personnel, je pense que je m’en sortirais très bien mais là n’est pas la question).

      • cedricchervaz dit :

        Que veut dire « déconnectée des réalités sociales de ce bas monde » ? En quoi une société libérale serait déconnectée de quoi que ce soit ? Vous seriez déconnecté, vous, si l’Etat ne vous prenait plus par la main ? En quoi une société plus étatisée serait plus « connectée » à quoi que ce soit ?
        La vision que j’ai n’est pas que théorique. Des sociétés bien plus libérales ont existé et perduré, et je ne vois pas en quoi « liberté » serait un gros mot. C’est la responsabilité, qui fait peur ? La prospérité ?

  8. Ping : Les sophismes de Non à « No Billag » – Le Monde...

  9. Fred Liechti dit :

    Vous avez au moins l’honnêteté de publier vos contradicteurs
    Mais comme tous bons sophistes vous avez toujours la réponse qui vous convient
    Dans ce genre de forum, vous aurez toujours un carré d’as à montrer
    Même si se sont des fausses cartes
    L’anarchisme socialiste est peut-être une chimère irréaliste
    Mais votre anarcho-capitalisme comme modèle de société est malheureusement réaliste
    Vous avez choisit votre camp, le camp des plus forts
    Le camp ou il est encore possible de s’enrichir pour ses avocats

    • cedricchervaz dit :

      Mais quelles fausses cartes ? Dites-moi les tromperies que je profère, plutôt que de brandir des métaphores oiseuses.
      Oui, l’anarcho-capitalisme n’es pas totalement irréaliste ; nous avons des exemples historiques qui s’en rapprochent. Mais à voir l’évolution des choses, on s’en éloigne toujours plus, j’en ai peur. Le libéralisme ce n’est pas la loi de la jungle ou le renard dans le poulailler, comme le laisse entendre votre « camp des plus forts ». Je pense que c’est au contraire que c’est une société étatisée qui favorise la corruption, et le verrouillage de certains privilèges.

  10. Rappaz Henry dit :

    Été OUI à « Billag » est un devoir citoyen!

  11. Alain dit :

    Ceci démontre bien à quel point tout débat est devenu impossible – et ceci sur la plupart des sujets – les deux parties ne font que se jeter des slogans, voire des invectives et des insultes, à la tête sans aucun argument, sans discuter de ce chacun veut pour voir si un compromis n’est pas possible. Quand à aller voir comment cela se passe ailleurs, il n’en est pas question car il n’est pas question de bouger d’un iota. La négation du vivre ensemble, un camp doit s’imposer à l’autre

    Un exemple à méditer est l’exemple hollandais où un broadcaster public est chargé de l’info et du sport mais où des associations se partagent la programmation des 3 chaines publiques assurant ainsi la pluralité d’opinions:
    https://en.wikipedia.org/wiki/Dutch_public_broadcasting_system

  12. Fred Liechti dit :

    Alors, venons-en aux faits concrets après les invectives
    Le but de l’initiative est de livrer dans la fosse privée la encaissements de la réception
    Clairement, les médias concernées sombreraient dans la berluconisation,
    la tv de show biz américains, yc le matraquage plublicitaire
    Peut-être ne vous sentez-vous pas affecté par ce monde là?
    Tellement dégradant pour l’esprit de civilisation. ce n’est pas concret ça?
    A lui seul, cet argument me suffit pour refuser cette initiative,
    Le service publique devrait et peut rester garant de la diffusion et la promotion
    de contenus à valeurs culturelles et civilisationnelles transcendantes ajoutée
    Contrairement aux valeurs commerciales véhiculées par les entreprises privées
    à vocation marchandes.
    Quand au coût !?! Merci la taxe dans les faits concrets.
    Comme on dit, il n’y à que la m…. qui ne coûte rien.
    Sûr que la privatisation assurera la qualité à bas coûts, mais faut aimer le genre
    Paillettes, flons-flons, roulette, minettes, enfin vous voyez quoi, vous devez connaître?
    Oui, il y à bien deux genres d’horizons culturels, intellectuels et philosophiques qui s’opposent
    à travers l’enjeux de société que représente cette initiative.
    L’horizon purement commercial n’est pas le mien, il fait trop de dégâts sociaux
    et environnementaux. C’est la voix apocalyptique.

    • cedricchervaz dit :

      Non, le but de l’initiative n’est pas de donner au privé la charge de la perception de l’impôt. C’est déjà le cas actuellement. Le but de l’initiative est de redonner le choix au citoyen et de supprimer cet impôt. Impôt anticonstitutionnel, faut-il encore le souligner.
      Ce que vous faites là, est simplement un argumentaire de peur, non de faits. La vérité, c’est que nous ne savons pas ce qu’il se passera si l’initiative est acceptée. Ce qui est sûr, c’est que si tous nos opposants qui louent la qualité de la SSR continueront à la regarder, il n’y aura pas de problème. Quel intérêt en effet à proposer quelque chose qui ne plaît pas aux gens ? Si vous étiez à la tête d’une entreprise, proposeriez-vous quelque chose que vos clients ne veulent pas ?
      Le mythe du service, quant à lui, merci bien. Il n’existe pas de service public ; il existe le service AU public.
      La redevance n’est pas le garant de la culture. L’initiative ne s’attaque d’ailleurs pas à la culture, qui conserve ses articles constitutionnels. Je ne regarde pas la télévision : pourtant, je suis quelqu’un de relativement cultivé. A contrario, beaucoup de gens qui s’abreuvent de télévision n’ont aucune idée de la culture.
      La voie commerciale est une voie pacifique. Ce n’est pas la seule, il y a également le volontariat. L’Histoire a démontré que le progrès et la paix sont liés au commerce. Ce n’est donc pas la voie apocalyptique que vous voulez bien prétendre.

  13. Ping : To no Billag or not to no Billag - Ulrich Fischer

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